Des "douces violences " * vers la bientraitance

Douces violences ?

« Douces violences » est un oxymore créé par Christine Schuhl, pour désigner ces violences vécues par des personnes fragiles (jeunes enfants, personnes âgées et/ou en situations de handicap, patients,…) et qui peuvent être générées par des comportements dont les personnes n’ont le plus souvent pas conscience et qui ne sont généralement pas volontaires.

Éducatrice de jeunes enfants avant d’être universitaire, elle réalise des formations et donne des conférences dans le secteur de la petite enfance.
Elle publie régulièrement des articles dans les revues professionnelles. Elle est également l’auteur, à Chronique sociale, de :

    • Vivre en crèche (11 ème édition)
    • Remédier aux douces violences (3 ème édition)
    • Réaliser un projet accueil petite enfance (4 ème édition)
    • Repérer et éviter les douces violences (dessins de Denis Dugas). »
Livre Remédier aux douces violences

Remédier aux "douces violences " *

Dans le soin aux adultes : l’intention de bien traiter l’humain ne permet pas de garantir la pertinence de l’action. Il apparaît aujourd’hui que la manière de concevoir un humain bien traité, a évolué. L’oxymore « douces violences » qui a vu le jour dans le domaine de la petite enfance, désigne les actes, les attitudes, les mots, présents ou absents, les aménagements de l’espace, qui seraient perçus comme des violences par la personne vulnérable dans sa relation au professionnel et/ou au proche aidant.
Le processus de bientraitance invite les professionnels et les institutions à s’adapter aux personnes vulnérables et non l’inverse. Dès lors, il s’agit d’accompagner ce développement.

Ainsi, le cœur du métier des professionnels de la petite enfance est d’accueillir et d’accompagner les enfants et leurs parents avec bienveillance. Leur savoir faire s’est amélioré au fil du temps et des formations mais qu’en est-il du savoir être, de cette qualité de présence et d’empathie qui vient nous interroger sur nos croyances, nos habitudes, nos bonnes intentions ?
Que se passe-t-il en nous lorsque nous ne supportons plus le comportement de tel enfant, lorsque nous désapprouvons les attitudes de tel autre ou lorsque le rythme et la recherche d’efficacité prennent le pas sur la qualité relationnelle ?
Ces signaux nous alertent et nous invitent à modifier des fonctionnements inappropriés et des aménagements inadaptés, sources de souffrances pour l’enfant et pour les professionnels.

Créer les conditions d’un mieux être partagé ?

Les acteurs de l’aide aux personnes vulnérables rêvent de travailler dans une ambiance paisible. Or, l’interaction avec l’autre est parfois source de difficultés. Entre condamner ou subir, diagnostiquer et contenir, comment réagir quand nous sommes acteurs ou témoins de conduites qui s’écartent de la bientraitance ?  Comment faire un diagnostic partagé et entrer ensemble dans une progression constructive ?  Comment éviter les tensions ?  Comment revenir à une relation harmonieuse ? Comment créer les conditions d’un mieux être partagé ?

En aidant les professionnels à :

    • identifier les « douces violences » et leurs conséquences,
    • interroger leurs pratiques et leur savoir-être, développer la coopération au changement pour remédier aux « douces violences »,
    • faire évoluer leur représentation du rapport à l’autre pour augmenter la bienveillance et l’empathie
    • et en les aidant à savoir à la fois tenir un cadre et accompagner selon les termes de Silvana Monello Houssin : « (Re)cadrer et accompagner sont deux postures incontournables pour aller vers des pratiques bientraitantes en respectant aussi la dignité de la personne aux comportements inadaptés ».

* « douces violences » cf Christine Schuhl : Chroniques sociales 

Marie-Christine Watzky

Auditrice « douces violences »*

Formatrice

Intervenante en accompagnement et supervision des équipes